Quelques extraits du paragraphe « DES FAISCEAUX D’ÉTUDES CONVERGENTS ». J’ai réalisé cette section 100% histoire en compilant de nombreux articles et chapitres d’historiens, tous dûment cités même si (assez souvent…) je n’étais pas d’accord, en fait, avec la vision générale de l’auteur.
D’autres extraits suivront… bonne lecture !
DES FAISCEAUX D’ÉTUDES CONVERGENTS
Dissociation et hystérie
Pour un grand nombre d’auteurs du passé ou du présent, l’ancienne hystérie, aujourd’hui disparue des classifications nosographiques, est indissolublement liée au processus de dissociation.
Les traces consensuelles les plus anciennes dont nous disposons concernant l’hystérie remontent à Hippocrate (ca. 460 – ca. 370 av. J.-C), qui a baptisé la maladie (Cantonne, 1992). (…)
Il faudra attendre le 17è siècle, en Europe, pour qu’apparaissent les premières attaques de l’étiologie utérine de l’hystérie, avec des médecins comme Edward Jordan, Robert Burton, Charles Lepois, ou Thomas Willis : l’hystérie « remonte » petit à petit du ventre à la tête (…) Toutefois, la relation avec des phénomènes de dédoublement de la conscience ou de dissociation proprement dite n’est pas encore établie et c’est a posteriori que nous reconstituons cette filiation.
Dissociation et magnétisme/hypnotisme
Selon Janet et des historiens contemporains (Van der Kolk & Van der Hart, 1989), dans beaucoup de situations les anciens magnétiseurs et hypnotiseurs avaient affaire à des patients dissociatifs. Par conséquent ce sont à ces praticiens qu’on impute les premières descriptions précises des symptômes dissociatifs que la synthèse « classique » des années 1890 considérera typiques.
Dès les années 1780, Puységur (1751-1825) s’adonne au « mesmérisme » et ses résultats jettent les bases d’une convergence des études sur le magnétisme animal et l’hypnotisme, dont la « crise de somnambulisme » est le concept pivot. (…) Résumant toutes ces recherches, Braid crée le mot « hypnotisme » en 1840. Peu avant 1850, les deux courants de recherche du magnétisme et de l’hypnotisme aboutissent parallèlement à la notion de « divisions de la conscience », tandis que le terme de conscience, à cette époque, est utilisé indistinctement avec les termes personnalité, esprit, psyché ou « moi ». (…)
Dissociation et double conscience en médecine
À la suite des magnétiseurs et des hypnotiseurs, des médecins vont pratiquer occasionnellement le mesmérisme et l’hypnotisme. Ces médecins audacieux écrivent la page suivante des techniques de somnambulisme et d’hypnotisme, celle qui précède immédiatement la synthèse « classique » de la dissociation. Très rapidement les médecins utilisent un vocabulaire dissociatif fondé sur la notion de dédoublement de conscience.
Charles Despine (1777-1852), en 1840, décrit les symptômes d’un cas clinique nommé Estelle (L’Hardy), qu’il traite par magnétisme animal. (…). Jacques-Joseph Moreau (1804-1884) dit « Moreau de Tours » est l’un des premiers médecins à étudier systématiquement les effets psychologiques des drogues, (…) Le chirurgien Étienne Azam (1822 – 1899) publie en 1876 l’un des cas cliniques les plus célèbres de l’histoire de la dissociation, la fameuse Félida X, à laquelle il attribue une « double conscience ». En 1886 le médecin A. Myers publie le cas clinique de Louis Vivet, auquel pour la première fois est attribué le diagnostic de « personnalité multiple » (‘multiple personality’) et non plus seulement dédoublée. (…) Charcot donne à ce domaine naissant ses lettres de noblesse médicale. Bientôt Janet va commencer sa carrière, en cherchant simplement à reproduire les résultats de Charcot.
Isabelle Saillot.
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